Entouré
d'un véritable tableau de chasse (portraits, miniatures, mèches
de cheveux, petits chaussons de danse, rubans et autres souvenirs de
voyages au pays des femmes), Don Giovanni houspille nerveusement son
valet Leporello, ganté de blanc, qui regarde souvent et plein
d'inquiétude la pendule accrochée au mur. Sur la table,
le couvert est mis pour deux : le Commandeur est attendu pour un "festin
de pierre".
Mais les
pas qui approchent n'ont rien du martèlement d'une statue. Apparaît
Elvira, jeune écervelée sans foi ni loi, cousine de l'épouse
mythique et homonyme de Don Giovanni, sur cadette de Doña
Anna, victime du séducteur, et donc fille du défunt Commandeur.
Chevelure rousse, taches de rousseur, robe blanche. Ses plaisirs dans
la vie : les gâteaux, l'argent et les contes de fées
dans cet ordre.
Etrange créature
à laquelle Don Giovanni ne peut résister : il lui confie
les plus intimes de ses secrets
pour sa perte, et pour le plaisir
du lecteur et du spectateur.